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La Mongolie, jeux des animaux

La Mongolie, jeux des animaux

Des horizons lointains bornés par des montagnes arides ; des cavaliers sur des montures puissantes.... ce ne sont pas seulement des images de cartes postales de la Mongolie. Peuple nomade, d'éleveurs et de chasseurs, les mongols ont développé de nombreux jeux, puisant dans les cultures voisines et les adaptant à la leur.

Comme dans pratiquement tous les jeux traditionnels du monde, les mongols jouent avec les matériaux disponibles (pierres, os, crottes, bois...). Les os de moutons (« shagai ») sont bien sûr utilisés pour tous les jeux d'osselets, encore largement pratiqués. De nombreuses variantes d'osselets existent : selon leur nombre, l'importance ou non des faces sur lesquelles ils tombent.

L'apprentissage
La symbolique de la chasse, de l'élevage et donc des animaux se retrouvent dans la plupart des jeux mongols. jeux mongols


C'est par exemple le cas d'un jeu simple, destiné aux enfants, l'uxrijn ever, qui peut être traduit par « la corne de bœuf », décrivant le tracé utilisé pour son diagramme.
Très didactique et très simple, ce jeu est un support pour la sensibilisation des jeunes enfants aux techniques d'élevage des bovins.

 

Il oppose un joueur possédant 2 pions (appelés xüü) contre un joueur ayant une vache et un veau.

Au début du jeu, le veau est sur la case 4, la vache sur la case 1 et les 2 enfants sur les cases 2 et 3. La vache ne bougera pas de toute la partie.

Le veau se déplace en premier, d'un point vers un autre en suivant le tracé des lignes.

Le but du jeu est pour les enfants de mener le veau à la dernière case, symbolisant le pâturage, et pour le veau de rester près de sa mère. Les enfants doivent donc progresser lentement vers le pâturage, en repoussant peu à peu le veau vers le pâturage, sans lui laisser la possibilité de revenir vers sa mère.

Le cerf, roi de la chasse
jeux mongolsAvec le jeu de la chasse au cerf (uulyn buga, ix buga,...), on retrouve une famille de jeux pratiqués à travers le monde (comme par exemple le Kukuli péruvien décrit dans un précédent article). Dans sa version la plus grande, il oppose un joueur possédant 80 chasseurs contre un joueur possédant 8 cerfs. Les chasseurs doivent immobiliser les cerfs, ces derniers devant « manger » les chasseurs en sautant au dessus d'eux (comme au jeu de dames).

A début du jeu, 40 chasseurs sont positionnés sur le plateau, les cerfs étant situés dans leur repaire (les triangles). Les 40 autres chasseurs rentrant un à un sur le plateau, pendant que les cerfs commencent à se déplacer et à tenter de capturer des chasseurs.

A noter l'adaptation de ce jeu en provenant de la péninsule indienne, où les tigres initiaux (véritables chasseurs) se sont transformés en cerfs.

Le jeson zam (« 9 routes ») est aussi très familier et fait partie des nombreux jeux de marelle pratiqués par les mongols. Sa particularité est son diagramme de jeu, avec 19 points.jeux mongols

Comme pour notre jeu de marelle (ou moulin), les joueurs possèdent chacun 9 pions et vont poser tour à tour un pion sur un point libre du plateau, sans pouvoir occuper la case centrale.

A chaque alignement de 5 pions (3 pions pour les jeux européens), le joueur peut retirer un pion adverse, à condition que le pion capturé ne fait pas partie d'un alignement de 5.

On ne peut déplacer les pions que lorsque tous les pions sont posés.

Le vainqueur est celui ayant capturé au moins 5 pions adverses.

Variation sur le go
Le dörvölz (ou migman) est une curiosité. Variation du jeu de go avec un arrangement préétabli, le plateau de jeu est composé de 17 lignes sur 17 colonnes (19 x 19 au go).

Chaque joueur possède 6 « taureaux » (symbolisés par des pierres noires ou blanches) et 144 « chiens » (pierres plus petites).
Les taureaux sont initialement posés sur des cases prédéterminées sur le plateau de jeu, puis entourés par des chiens de leur couleur.
Puis, comme au Go, les joueurs posent tour à tour une pierre sur une intersection de libre.
Le but du jeu reste le même que celui du go : contrôler le plus de territoires possibles.

Cette disposition initiale prédispose déjà des zones d'influence des 2 joueurs, qui vont s'appuyer sur les pierres déjà posées pour créer leurs territoires.

Des échecs flamboyants
Enfin, les échecs mongols reste un jeu étonnant et populaire. Si ses caractéristiques sont proches de celles de notre jeu occidental, son originalité réside par l'utilisation de pièces très colorées se rapportant à la culture mongole (chevaux, chameaux, chars), par des déplacements différents de certaines pièces et par le caractère sexué des pièces.

Le nojon (notable) remplace notre roi, le félin (bers) remplace la dame, le chameau notre fou.
Mais le nojon rouge est jeune et debout, alors que le nojon vert est plus vieux et assis.

L'appartenance à un joueur se fait généralement par la couleur du socle des pièces (rouge ou vert).
Du côté du nojon, sont placées les pièces « mâles » comme le chameau et le cheval.

Du côté du bers, prennent place les pièces « femelles » comme la chamelle ou la jument.

Si on doit encore être convaincu de l'importance du cheval dans la culture mongole, il suffit de s'apercevoir qu'au jeu d'échecs, le cheval se déplace comme notre cheval aux échecs, mais que seulement pour le premier coup ! Après, il acquiert le déplacement du bers et devient une pièce d'attaque puissante.
De même, si le nojon atteint la 8ème rangée, son déplacement devient celui  du cheval. Le cheval est bien le symbole des conquêtes et des victoires mongoles.

On peut aussi citer le "khorol" (ou khorlo), dominos en bois ayant la particularité de posséder des animaux gravés sur leur face (animaux se rapportant aux signes astrologiques).

Peu connus, les jeux mongols n'en possèdent pas moins une richesse importante, une grande variété et ont su naturellement mettre en valeur leur environnement.
La littérature autour des jeux mongols est restreinte et pour appréhender plus globalement la culture mongole, avec un descriptif de ses jeux, on peut se référer au recueil « Etudes Mongoles » et notamment à l'étude d'A. Popova (cahier 5 - 1974).

Article écrit par Jean-Manuel Mascort, paru dans la revue "Jeux sur un plateau".